Chasser les mouchards et leurs complices!

En 2022, la section de l’Association internationale des travailleurs de la région de Russie a appelé au boycott des provocateurs, Anatoly Dubovik et Alexander Koltchenko. La déclaration disait :

« Ces faux anarchistes, en publiant les adresses de militants anti-guerre situés en Russie, incitent directement les services secrets russes et les voyous nationalistes contre eux, en tant qu’opposants à la guerre, afin de s’occuper d’eux physiquement ! Dans le contexte actuel de harcèlement, de licenciements, de menaces et de représailles physiques à l’encontre des personnes hostiles à la guerre en Russie, de telles actions constituent une véritable dénonciation et indiquent directement sur qui les forces répressives doivent porter leur attention. »

Il est maintenant nécessaire de réitérer cette question. Les indics Koltchenko et Dubovik continuent à bénéficier d’un espace tandis que leurs intrigues sont dissimulées ou minimisées. Tous deux continuent d’organiser le soutien à l’État ukrainien au nom de l’anarchisme, et d’autres fournissent un espace médiatique à leur propagande de guerre. Plus précisément, il s’agit d’Ondrej Slačálek (1) dans la revue académique Kontradikce, du site web de la Fédération anarchiste, du site web biélorusse pramen.io (2) et du site web russophone avtonom.org. Koltchenko et Dubovik dénoncent nos camarades anarchistes dans la région de Russie, ils méritent donc le mépris. Slačálek, les rédacteurs d’afed.cz et les autres personnes qui soutiennent sans esprit critique les dénonciateurs doivent tous en assumer les conséquences.

Pour ceux qui ne connaissent pas encore le contexte, voici quelques faits importants. Koltchenko et Dubovik ont eu recours au doxing, qui consiste à fournir publiquement des informations personnellement identifiables sur des anarchistes qui s’opposent à un État qui applique une politique de guerre agressive en temps de guerre. Les anarchistes s’opposent naturellement à tous les États qui s’engagent dans la guerre. Il faut tenir compte du fait qu’au moment même où l’État russe envahit l’Ukraine, il réprime également très sévèrement toute critique et activité antimilitariste. Ceux qui, avant le déclenchement de la guerre, pouvaient déclarer leur position antimilitariste en Russie « en toute sécurité », l’expriment aujourd’hui clandestinement pour des raisons de sécurité. Le risque d’un antimilitarisme ouvert est désormais trop grand, et des personnes se retrouvent en prison pour avoir simplement participé à un piquet anti-guerre dans un lieu public.

En pleine guerre, Koltchenko et Dubovik ont brisé l’anonymat des anarchistes et ont délibérément utilisé le doxing comme moyen de les exposer à un harcèlement ou à des sanctions légales de la part de l’État. Après la diffusion d’informations sur les activités des doxers, ils ont tenté de tout nier. L’article intitulé Lies are being spread about Ukrainian anarchist Anatoli Dubovik (« Des mensonges sont répandus au sujet de l’anarchiste ukrainien Anatoli Dubovik ») avait justement pour but de le faire. Cependant, peu de temps après sa publication, des preuves ont été présentées. Il s’est avéré que les dénonciateurs ont tenté de brouiller les pistes en falsifiant le contenu de l’historique des publications sur le profil Facebook. Les rédacteurs d’Autonomous Action ont d’abord rétracté l’article, et il est apparu clairement dans un bref commentaire que la raison de cette rétractation était d’effacer la preuve de la culpabilité de Dubovik et Koltchenko. Plus tard, cependant, même cette justification a été remplacée sur le site web par une autre. Toutefois, celle-ci est si vague qu’une personne ne connaissant pas le contexte peut difficilement comprendre ce qui s’est réellement passé. À la place de l’article original, on peut lire ce qui suit :

« Ce message a été retiré car il contenait des résultats d’enquête erronés en raison de problèmes techniques liés à Facebook. Finalement, l’ensemble du contenu a dû être retiré car il pouvait accéder à certaines données personnelles. Nous présentons nos excuses à toutes les personnes concernées. »

Soit dit en passant, le contexte est bien illustré par le post dans la discussion en dessous de cette déclaration :

« Vous mentez. Nous pouvons tous voir que le commentaire a effectivement été édité et vérifier l’historique des modifications, où nous pouvons facilement voir que Dubovik a en effet doxé des personnes. »

Une chose est sûre. Certaines structures s’engagent consciemment dans la guerre, en défendant l’État ukrainien et en reproduisant la propagande de guerre de l’OTAN. Selon la logique de « ceux qui ne sont pas avec nous sont contre nous », elles sont prêtes à détruire conjointement leurs adversaires dans le milieu anarchiste. Ces personnes sont prêtes à s’allier à tous ceux qui disent la même chose qu’eux sur la guerre, quitte à s’allier à des dénonciateurs.

L’histoire regorge d’exemples de la façon dont les révolutionnaires traitent les dénonciateurs et leurs complices. Les mouchards doivent s’attendre à une réponse musclée.

Initiative antimilitariste [ AMI ], avril 2024

Notes :

(1) Nous mentionnons Slačalek plus spécifiquement parce que c’est lui qui a poussé à la publication des textes de Dubovik et Koltchenko dans Kontradikce, malgré les critiques de ses collègues. Bien qu’il affirme qu’il n’était pas au courant des activités des informateurs auparavant, il continue de défendre la mise à disposition d’un espace pour leurs voix. Il a notamment déclaré : « (…) Cette enquête n’est pas un acte politique, mais une tentative de procédure cognitive d’un journal professionnel, bien qu’il s’agisse certainement d’un journal avec un certain profil. Donc, oui, dans certaines circonstances, je peux imaginer que je m’adresserais à des personnes ayant un profil encore plus inacceptable pour l’enquête d’un tel journal (…) ».

(2) Pramen.io, par exemple, a publié le texte suivant, qui cite Dubovik comme source pertinente sans aucune réflexion critique : Le mythe de « l’internationalisme anarchiste classique » selon Vadim Damier https://pramen.io/ru/2023/08/otvet-na-tezisy-vadima-dame-o-vojne-mezhdu-ukrainoj-i-rf/ (publié le 21/08/2023)