Je ne me laisserai pas intimider – Lukáš Borl

Il y a peu, j’ai publié une analyse approfondie de la manière dont certains individus et groupes tentent de m’isoler, de me menacer, d’attaquer ma vie privée et de saboter les activités antimilitaristes que je mène. J’ai notamment décrit comment un membre de l’infoshop Trhlina – ainsi que de la Fédération anarchiste (AFed) – a fait savoir à un de mes amis que je risquais de subir une forte réaction de la part des militants antifascistes. En bref, la personne de Trhlina/AFed m’a menacé. À l’époque, on ne savait pas encore si cette menace se concrétiserait. Aujourd’hui, c’est clair. Le samedi 8 février 2025, j’ai été agressé physiquement par l’un de ces militants antifascistes au Club 007 de Prague.

Que s’est-il passé ?

L’agresseur a attendu que la plupart de mes amis aient quitté le club, il m’a suivi dans les toilettes où il m’a donné plusieurs coups de poing au visage. Non, je ne suis pas surpris qu’il ait choisi une méthode aussi vicieuse. J’ai vu tellement d’intrigues de la part de ses copains que je ne m’attends plus qu’à de la méchanceté, de l’abjection et de l’hypocrisie de leur part.

Avant que « M. le héros » ne m’attaque physiquement, il a également essayé de m’« expliquer » en quelques mots que je ne devrais pas m’opposer à la défense de l’Ukraine. Il ne m’a pas donné l’occasion d’exprimer les raisons pour lesquelles je ne soutiens pas la défense de l’Ukraine, ni la défense de la Russie, ni la défense de la République tchèque, ni la défense de n’importe quel autre État. Je suis anarchiste, c’est pourquoi je me bats contre tous les États. Contre les États fascistes, mais aussi démocratiques, staliniens, monarchistes… Au lieu de défendre l’Ukraine – c’est-à-dire un État particulier et son régime – je préfère soutenir et défendre la classe ouvrière vivant sur le territoire ukrainien, car elle est actuellement d’une part massacrée par l’invasion de Poutine, et d’autre part elle est soumise à la persécution et à la répression par le gouvernement ukrainien, ainsi qu’à une exploitation intense par les capitalistes ukrainiens. Je pense qu’il serait de toute façon inutile d’expliquer quelque chose comme cela à la personne qui m’a attaqué. Je doute qu’il en comprenne l’essentiel. Ce n’est pas la première fois qu’il me montre qu’il a un fort penchant à prendre des postures machistes d’une part, et qu’il manque d’analyse politique sérieuse d’autre part.

Je ne peux pas me taire

Je pense qu’il est important de parler ouvertement et publiquement de cet incident. C’est un exemple concret de l’hypocrisie de ceux qui diffusent des déclarations sur Internet dans lesquelles ils se présentent comme des victimes innocentes qui subissent des préjudices, alors qu’en réalité ils incitent et soutiennent des agressions contre des opposants issus du milieu anarchiste.

Je ne cacherai pas que j’ai été ébranlée par cet incident. J’ai vraiment ressenti beaucoup de frustration, de colère et un sentiment d’impuissance. Mais j’ai rapidement « travaillé » ces émotions fortes. Je remercie notamment les personnes qui m’ont défendu, qui m’ont apporté le soutien émotionnel dont j’avais besoin et qui m’ont rassuré en me disant que je n’étais pas seul dans cette affaire.

Je sais qu’il existe des raisons légitimes d’utiliser la violence contre certaines personnes, mais je n’ai aucune envie de riposter pour l’instant. C’est juste que, tout comme un animal acculé peut mordre fort pour se mettre à l’abri du danger, je suppose que je pourrais faire de même dans une situation similaire. Je ne suis pas un pacifiste et je sais qu’il y a des moments où les mains nues ne suffisent pas pour se défendre. Toute personne qui essaierait de m’attaquer à nouveau, moi et/ou mes amis, à l’avenir, devrait en être consciente.

Mon œil au beurre noir et ma douleur au visage s’estomperont certainement avec le temps, mais ma volonté de soutenir les activités anti-guerres demeurera. J’en suis persuadé. Celui qui m’a agressé ne le sait peut-être pas, c’est pourquoi il est important que lui et sa bande de machos lisent ceci : je ne me laisserai pas intimider ! Ce qui s’est passé cette nuit-là ne fait que renforcer ma volonté de poursuivre continuer sur la voie que je me suis tracée.

Pour ceux qui souhaitent également suivre cette voie, je voudrais recommander de soutenir la collecte de fonds pour les déserteurs et les réfugiés de guerre organisée par l’Initiative antimilitariste (AMI).

Je recommande également de se procurer la publication Voices from Ukraine. Le collectif anarchiste Assembly de Kharkov y illustre les positions des révolutionnaires vivant dans un endroit où la guerre fait rage.

Je ne me laisserai pas intimider